Étiquette : scolaire

Choses vues (5)

La scène se déroule, il y a quelques années, dans un lycée en région parisienne.
Les élèves sont en cours d’histoire. Parmi eux, il y plusieurs jeunes sourds en intégration. D’habitude ils sont accompagnés par une assistante de vie scolaire qui les aide à suivre les cours.
Ce jour là, l’AVS ayant eu un empêchement, c’est un interprète en langue des signes qui est présent et qui traduit le cours. Mais arrivé à la dernière minute il n’a pas pu expliquer son rôle au professeur, notamment ce qui le différenciait d’une AVS (neutralité, fidélité…).

Les élèves sont particulièrement énervés, dans la classe c’est le chahut, personne n’écoute. Excédé, l’enseignant tape du poing sur la table et s’exclame :
« puisque vous avez décidé de ne pas travailler, interrogation orale pour voir si vous avez compris le cours. Puis il enchaîne. « Première question : combien de temps a duré la Seconde Guerre mondiale pour l’armée française ? »

Dans la classe c’est le silence, certains élèves font semblant de lire leur cours, d’autres baissent simplement la tête en priant pour ne pas être désignés.

« Je répète ma question : combien de temps a duré la Seconde Guerre mondiale pour l’armée française. Je vous donne un indice : elle a débuté en 1939. Je vous préviens : vous ne sortirez pas d’ici tant que je n’aurais pas entendu une réponse correcte ! »

A ses cotés, l’interprète en LSF traduit fidèlement et énergiquement ses propos pour souligner la colère du professeur.

Soudain, l’un des élèves sourd lève le doigt puis commence à signer une réponse que mon collègue traduit vers le français :
« Pour l’armée française, la guerre a durée jusqu’en 1940. Le 17 juin 1940, Pétain a signé l’armistice et c’est cela que le lendemain le Général de Gaulle lance son appel à la résistance depuis l’Angleterre: l’appel du 18 juin. »

L’enseignant furieux, se tourne alors vers l’interprète qui a fini de traduire et lui lance :
« Mais, vous êtes devenu fou !!! De quel droit répondez-vous à la place des élèves ! Pour qui vous prenez-vous ! Sortez immédiatement de ma classe !!! »

Code éthique (2) : le secret professionnel

Après une présentation générale du Code éthique des interprètes en langue des signes française (LSF), arrêtons-nous sur l’article 1 du Titre premier sur le secret professionnel.

« L’interprète est tenu au secret professionnel total et absolu comme défini par les articles 226-13 et 226-14 du nouveau code pénal dans l’exercice de sa profession à l’occasion d’entretiens, de réunions ou de conférences non publiques. L’interprète s’interdit toute exploitation personnelle d’une quelconque information confidentielle ».

Cliquez sur l’image pour voir signer « secret professionnel » 

.

L’article 226-13 du Code pénal auquel il est fait référence stipule : « la révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15000€ d’amende » (gloups!).

Il faut se rappeler qu’un interprète français/LSF est au contact de la vie privée des personnes sourdes, c’est la différence essentielle de notre profession avec celle des interprètes en langues vocales (anglais, russe, chinois…) qui interviennent essentiellement en milieu professionnel.
Nous traduisons les rendez-vous médicaux, les jugements lors d’un divorce, les interrogatoires au commissariat, la séance chez le psychiatre, l’entretien d’embauche ou de licenciement… Et au cours d’une même journée, on peut rencontrer la personne sourde dans différentes situations (particulièrement en province).
Un exemple (un peu exagéré) de ce qu’il ne faut pas faire : le matin vous traduisez un rendez-vous chez un proctologue et le soir, alors que vous traduisez un pot de départ dans une entreprise en présence du même sourd vous lui demandez à haute voix : « alors vos hémorroïdes, ça va mieux ? ».
Certes, je choisis un exemple caricatural mais il faut comprendre qu’il n’est déjà pas facile d’aborder certains sujets intimes en présence d’une tierce personne (l’interprète en l’occurrence). Alors comment imaginer avoir une communication libre et franche par le truchement d’un interprète si on n’est pas sûr que ce dernier n’ira pas répéter ailleurs la conversation ?

Pour une entreprise privée ou publique la problématique est la même : avoir la garantie que jamais l’interprète n’ira révéler à l’extérieur ce qu’il a pu voir ou entendre durant sa vacation. Par exemple, lors de réunions chez un constructeur automobile on parle de stratégies marketing, de lancement de nouveaux véhicules, de futurs prototypes. S’il craignait que nous en révélions le contenu, nous ne serions plus présents avec bien sur un risque d’isolement pour les personnes sourdes, ces dernières n’ayant plus accès à l’information.

Donc l’interprétation ne peut se faire que si les usagers (sourds et entendants) savent que le professionnel – qu’est l’interprète – gardera le secret sur tout ce qu’il traduit. J’ajoute que pour les réunions non publiques, le secret englobe non seulement les propos tenus mais aussi toutes autres informations. Par exemple on n’a pas à révéler la liste des personnes présentes ou quoi que ce soit d’autres (en fait pour faire plus simple, on ne doit même pas dire que la réunion a eu lieu).

C’est pourquoi quand je rédige des billets pour ce blog ou des messages sur Twitter, je reste vigilant afin qu’on ne puisse jamais identifier une personne ou une Société dans les exemples que je cite.

Bien sur, ce secret connaît des limites (c’est l’article 226-14 du Code pénal) lorsqu’on a connaissance de sévices, de privations, de menaces sérieuses sur une (ou des) personne, du projet d’un crime ou d’un délit (il ne s’agirait pas de se faire condamner pour non-assistance à personne en danger).
Enfin ce secret professionnel peut être partagé entre interprètes, lorsque pour des besoins de fonctionnement, un interprète doit fournir des informations confidentielles à un collègue afin de lui permettre d’assurer sa prestation. C’est le cas, par exemple, d’une suite de rendez-vous qui ne pourront pas être traduits uniquement par un seul interprète.

Durant les cours de déontologie, on revient souvent sur cette notion de secret professionnel. Naturellement l’étudiant (naif) pense d’emblée que ce n’est pas compliqué « il suffit de rester bouche cousue ». Bien sûr on a tous compris qu’une fois la réunion qu’on traduisait est finie, on ne se précipite pas sur son téléphone pour appeler un journaliste et lui révéler que X couche avec Y.
Mais d’autres situations sont plus délicates…

Un exemple :
En milieu scolaire l’interprète fait parti de l’équipe pédagogique, il est intégré à la vie de l’école. Durant les pauses, il va fumer une cigarette avec des professeurs derrière le bâtiment, à midi il se rend dans la cantine réservée aux enseignants, il boit des cafés et discute dans la salle des professeurs…
Or il suffit de mettre deux professeurs dans une même pièce pour qu’ils parlent immédiatement de leurs élèves, de leurs cours.

Cependant ils ne sont pas soumis au même code déontologique que nous. De plus, comme nous intervenons dans tous les aspects de la vie scolaire des élèves, nous recueillons beaucoup d’informations (confidentielles) sur eux. Nous traduisons des cours mais aussi des convocations chez le proviseur, une visite médicale, des réunions parents/professeurs, un conseil de discipline…

Et immanquablement, durant leur conversation, les professeurs se tournent vers l’interprète pour savoir comment se débrouille un tel, si celle-là a compris son cours car elle semblait perdue, si la jeune fille a des problèmes personnels actuellement car elle semble moins attentive, pourquoi ce garçon a été absent durant trois jours…
Continuellement sollicitée, il faut néanmoins rester diplomatique et expliquer sans cesse aux moyens de phrases « toutes-faites » que « pourtant vous savez bien que je ne peux rien dire », ou, avec un charmant sourire répondre « motus et bouche cousue » ou encore tenter de s’en sortir avec une habile pirouette.

Il faut donc rester vigilant et c’est d’autant plus difficile que cette vigilance doit surtout s’exercer lors de moments informels tels que les déjeuners ou les pauses, où justement une certaine décontraction s’installe.

Cela est valable dès qu’on est amené à travailler régulièrement avec des équipes de professionnels dans tous les domaines : santé, médico- social, pédagogique, justice…
Par conséquent, étant intégré à une équipe, ne pouvant et ne voulant pas non plus s’isoler dans sa tour d’ivoire et n’en descendre que pour travailler, l’interprète en LSF doit sans cesse jongler avec finesse avec le secret professionnel. Avec gentillesse aussi pour ne pas apparaître comme sectaire, froisser les enseignants (parfois susceptibles) et se couper de tout contact humain. Cette obligation précisée, il peut alors discuter d’autres sujets, par exemple qu’il serait ravi que la professeur de français lui communique sa recette de fondant au chocolat, qui elle, n’est pas confidentielle (ça c’est une des pirouettes dont je vous parlais précédemment).

A suivre : la fidélité

L’interprète et le professeur

Déjà un  mois que la rentrée scolaire a eu lieu. Dans certains établissements, lorsque des élèves sourds sont en intégration au sein de classes d’entendants, ou si dans une classe composée uniquement d’élèves sourds, le professeur ne sait pas s’exprimer en langue des signes, on remarque à ses cotés un second personnage, l’interprète en langue des signes française (LSF). Nous avions déjà évoqué son rôle dans ce billet.
A présent, je voudrais souligner la spécificité de sa fonction afin de montrer pourquoi un interprète en LSF n’est pas un professeur (et vice et versa) et encore moins un(e) interface ou un(e) AVS (aide à la vie scolaire).

Pour cela, nous partirons du Code déontologique rédigé par l’Afils et auquel il est soumis, à savoir (en résumé) que l’interprète :
– traduit fidèlement le message
– est neutre
– est lié par le secret professionnel.

Soyons clair : l’interprète français-LSF a suivi une formation (Master 2) qui lui permet uniquement d’exercer son métier. Il n’a donc aucune compétence pour se substituer à un professeur quelque soit la matière enseignée. Il ou elle est là uniquement pour traduire le discours du professeur (du français vers la langue des signes) et des élèves sourds (de la langue des signes vers le français).

Neutralité :
Comme interprète je n’influe pas sur le discours que je traduis. Je ne fais pas d’ajouts, pas d’omissions, pas de résumé. Je ne vulgarise pas un discours savant, je n’éclaircis pas un discours obscur. Et bien sur je ne donne pas mon avis ou ne corrige pas le professeur qui (par mégarde sans doute) affirmerait que la bataille de Marignan s’est déroulée en 1635.
Concrètement cela signifie par exemple, que l’interprète ne doit pas remplacer le professeur pour écrire au tableau, ce qui le placerait dès lors du coté du professeur et le ferait sortir de sa neutralité.
Il doit impérativement être à équidistance des deux parties pour conserver sa crédibilité. Sinon le professeur pensera qu’il est de mèche avec les élèves (qu’il les aide derrière son dos par exemple) ou bien ces derniers le confondront avec l’enseignant.
Il n’a également aucune compétence pour prendre en charge la discipline des élèves sourds cela reste de la seule compétence du professeur. Nombre de fois des professeurs nous demandent « vous pouvez leur dire d’arrêter de discuter et d’écouter le cours ». Il nous faut alors leur expliquer que nous sommes là uniquement pour traduire (c’est déjà assez compliqué comme cela) et donc qu’il doit directement s’adresser à ses élèves, qu’ils soient sourds ou entendants ; que s’il veut pousser un coup de gueule contre certains d’entre eux bien sur je le traduirais (et même avec plaisir mais cette remarque je la garde pour moi). Par contre, l’interprète traduira en toute neutralité « le bavardage » des élèves si le professeur lui demande.

Fidélité :
L’interprète en LSF traduit fidèlement le message transmis en français ou en langue des signes. Fidèle au sens et non au mot. Car je vous le rappelle, de même que l’anglais et le français n’ont pas d’équivalent pour chaque mot, le français et la langue des signes française sont des langues très différentes. Ne vous attendez donc pas à retrouver dans la traduction tous les mots employés mais uniquement leur sens.
C’est pourquoi un interprète ne peut pas traduire mot à mot de documents français écrits dictés. Si un professeur souhaite que ses élèves sourds prennent en note sous la dictée, il faut écrire le texte au tableau ou bien le photocopier. En effet, l’interprète dans sa traduction rendrait parfaitement le sens mais absolument pas les mots employés en français.

Secret professionnel :
Enfin, l’interprète est soumis au secret professionnel. Tout ce qui se passe ou se dit en situation de traduction ne sera en aucun cas divulgué.
De fait si l’interprète traduit des examens, il ne pourra pas raconter comment s’est déroulée l’épreuve à d’autres personnes non présentes, au professeur des étudiants interrogés par exemple.
S’il croise un enseignant dans les couloirs du lycée et que ce dernier lui demande comment s’est passé le cours précédant avec le professeur de mathématiques pareil, il ne pourra pas lui répondre et devra le renvoyer vers ce professeur pour avoir des informations.

La neutralité, la fidélité et le secret professionnel sont les bases fondamentales de la déontologie du métier d’interprète auxquelles il souscrit dès qu’il commence à travailler. A travers cet exemple simple de l’interprétation en milieu scolaire on comprend que son respect est la garantie d’un travail de qualité qui permettra à chacun, interprète, professeur, élève de trouver et de conserver sa place dans une situation qui est au départ inhabituelle et complexe.

C’est aussi pourquoi je critique la présence des interfaces qui imaginent pouvoir « se substituer » à un interprète. N’étant pas soumis au même code déontologique, ils ou elles se permettent parfois de jouer avec les frontières et d’ajouter de la confusion à une situation déjà compliquée même s’ils agissent en toute bonne foi.
Ainsi, ils traduisent (plus ou moins bien) en sélectionnant ce qui leur semblent intéressants et en négligeant des apartés, des commentaires qu’ils jugeraient non pertinents avec le cours.
Ils se transforment en professeur pour ré-expliquer à un élève qui n’aurait pas compris alors qu’ils n’ont pas les diplômes sanctionnant une formation adéquate et encore moins les compétences nécessaires à la matière enseignée.
Enfin durant les pauses ils deviennent « copains des élèves » ce qui permet toutes les familiarités brisant hélas la distance indispensable à conserver entre les différents acteurs afin que nous soyons toujours regardés et considérés comme des professionnels, simple mais indispensable passerelle entre deux communautés qui s’expriment dans deux langues différentes.

L’interprétation en milieu scolaire

Ayant récemment rejoint l’IJS de Bourg la Reine, je suis notamment amené à traduire des cours.

Le travail de l’interprète en langue des signes consiste d’abord à faciliter la communication entre les élèves et le professeur, il assure la traduction des cours et favorise l’intégration scolaire (sourds/entendants), tandis que le professeur est responsable de ce qui se passe dans sa classe pour la transmission des contenus et la gestion du groupe.
Aux yeux des professeurs, l’interprète a souvent un statut d’expert « bilingue-surdité ». Fréquemment, ils nous posent des questions sur le monde des sourds, l’interprétation, les langues. Certains professeurs nous demandent comment il est possible de traduire un cours lorsque l’on ne connaît pas le domaine ou si la LSF supporte l’abstraction, permet d’énoncer des concepts théoriques.
D’autres sont gênés par la présence d’un tiers dans la classe et s’inquiètent de cette « intrusion » dans leurs cours en redoutant un jugement sur leurs éventuelles erreurs ou plus simplement une remise en cause de leur autorité.
Nous devons donc être diplomates et rapidement informer le professeur sur les dispositions pratiques à mettre en place afin de faciliter le travail de chacun : ne pas parler lorsqu’on écrit au tableau, tenir compte du décalage de la traduction, être attentif que plusieurs élèves ne s’expriment pas en même temps.

Enfin, le travail avec le professeur ne peut s’effectuer de manière optimale sans un partenariat de longue durée. Par exemple, en début d’année, il est bien que le professeur fournisse le programme qu’il abordera, puis de façon régulière les différents cours qu’il est amené à dispenser. Ceci permet à l’interprète de préparer ses interventions et de demander, si besoin, des explications au professeur.

La spécificité principale d’un discours pédagogique est de savoir interpeller les élèves et maintenir leur attention. L’interprète doit trouver un système visuel équivalent en langue des signes pour y parvenir. Par exemple, le discours pédagogique regorge de re-formulations et de redondances. Nous devons alors les ré-exprimer différemment ou les répéter chaque fois malgré la redondance.
Il est donc important pour effectuer des prestations de qualité de comprendre les rouages de la pédagogie afin d’anticiper mentalement les questions que le professeur peut être amené à poser.
Autre exemple : il arrive fréquemment que les enseignants vérifient si tel ou tel mot de la langue française est bien compris. Or, en traduction, ce ne sont pas les mots que l’on traduit, mais le sens et il n’est pas rare d’avoir déjà donné la réponse (comme la définition du mot) dans l’interprétation. Ainsi lors d’un cours d’anatomie, le professeur peut demander où se trouve le foie, alors que dans l’interprétation la traduction du signe « foie » implique forcément sa localisation. Pour éviter cette situation, il faut donc recourir à l’épellation du mot.

Pour les discours plus spécialisés (biologie, physique, chimie…), l’interprète scolaire doit bien maîtriser le sujet afin d’être à l’aise lors de sa traduction. Pour ce faire, il doit préparer ses interventions et acquérir une connaissance sans faille du lexique spécifique dans les deux langues, car comme le soulignait Danica Seleskovitch : « que l’un de ces aspects, mot original, notion, mot équivalent dans l’autre langue, soit négligé dans la préparation d’une réunion technique, et l’interprétation connaîtra des difficultés considérables« .

Enfin, l’interprète peut également être amené à traduire des oraux d’examen. On peut penser qu’il est important que l’interprète qui intervient soit celui qui a suivi l’élève pendant l’année. En effet, chaque élève a sa façon de s’exprimer et l’interprète ainsi le connaît bien. De plus, il connaît aussi les codes mis en place pendant l’année scolaire pour la terminologie spécialisée. Il peut donc avoir une compréhension immédiate et parfaite des propos de l’élève et lui éviter de répéter, ce qui peut être déstabilisant et stressant en situation d’examen.
Précisons que pour les interprétations d’examen, il est conseillé de rencontrer le jury quelques minutes avant, afin de lui expliquer brièvement le rôle de l’interprète. De plus, si la discipline est inconnue de l’interprète, il doit informer le jury qu’il ne maîtrise pas forcément le lexique spécifique et que les hésitations peuvent venir de lui et non de l’élève.

Sur un plan déontologique, l’interprète en milieu scolaire doit se garder d’une trop grande complicité qui pourrait s’installer au cours de l’année entre lui et les élèves sourds. Ces derniers s’adressent quelquefois à lui directement en cas de problèmes ou de difficultés scolaires car il est souvent l’un des seuls adultes à maîtriser leur langue. Il arrive aussi que les élèves profitent de sa présence pour contester l’autorité de l’enseignant ou le critiquer.

A l’inverse, un professeur peut émettre des avis sur ses élèves ou susciter un jugement sur tel ou tel de la part de l’interprète. Nous devons alors lui expliquer qu’on ne peut porter de jugement car nous somme soumis à un devoir de neutralité par notre code déontologique. Par ailleurs, étant interprète et non professeur, nous n’avons pas les compétences pour pouvoir porter une quelconque évaluation.