Je reviens une dernière fois à nouveau sur les affrontements les relations parfois tendues entre les interprètes/traducteurs en langue des signes et les interfaces de communication afin de répondre au commentaire de Nicolas P qui m’a écrit : « personnellement je trouve les interfaces dans la présentation que j’en ai reçue plus humain et moins rigide si on les compare aux interprètes plus traditionnels. De plus je trouve très dommage le fait qu’il n’y est pas de diplôme d’interfaces, cela pousse donc les personnes intéressées à devenir interfaces à se diriger vers le diplôme d’interprète ».
J’admets bien volontiers que les interfaces de communication sont des personnes de bonne volonté, qui s’investissent sincèrement dans leurs activités. Mais, alors que l’essentiel de leur activité demeure de l’interprétation, elles n’ont pas le même niveau en langue des signes (voire en français) ni la formation bac +5 (Master 2) des interprètes.
Alors comment expliquer/justifier que ces intervenants sans formation spécifique sanctionnée par un diplôme, ni profession réellement encadrée et clairement définie semblent répondre à des besoins particuliers. Pourquoi certaines administrations françaises font appel à leurs services et les rémunèrent via l’Agefiph par exemple ?
Généralement on justifie leur présence, leur emploi du fait des faibles compétences linguistiques et/ou sociales de certaines personnes sourdes. Ils seraient pour reprendre les propos du commentaire cité ci-dessus « plus humain, moins rigide ».
Commençons par l’argument « social » : des personnes sourdes se trouveraient incapable de se poser comme interlocuteur, de comprendre les démarches de la vie quotidienne, elles auraient besoin d’être accompagnées, assistées ou informées pour des démarches administratives par exemple, ce qui justifierait l’engagement d’interfaces à la place d’interprètes professionnels.
Pourquoi pas mais dans ce domaine d’activité des professions établies et bien identifiées existent déjà comme assistante sociale, conseiller en économie sociale et familiale, éducateurs etc. Mieux encore, ces professions peuvent être occupées par des personnes sourdes pratiquant (ou pas) la langue des signes.
Donc à mon avis l’argument « social » ne tient pas. En revanche il serait intéressant de solliciter des interprètes pour permettre à ce secteur de l’aide sociale d’être accessible aux personnes sourdes notamment par l’interprétation et/ou la traduction des cours et des formations appropriées ou de former à la langue des signes des professionnels exerçant les métiers cités auparavant.
Étudions maintenant l’argument « linguistique » : des personnes sourdes ne sauraient précisément pas comment communiquer via un interprète et/ou ne maîtrisaient pas assez bien la langue des signes ou utiliseraient un pidgin entre langue des signes et français parlé.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la solution avancée est alors de solliciter des intervenants (les interfaces) qui possèdent eux-mêmes un niveau faible ou passable en langue des signes et commettent des erreurs ou des approximations de langage. Bref on nivelle par le bas.
Une telle solution n’est pourtant jamais retenue face à un enfant s’exprimant maladroitement ou un étranger ne maîtrisant pas complètement la langue de son interlocuteur. La démarche devrait plutôt être de trouver des interlocuteurs pédagogues et très compétents dans la langue en question (des interprètes professionnels) et ainsi capables d’adapter leur niveau de langue, de s’exprimer simplement. Il est faux de croire que les interprètes seraient des personnes « inhumaines » traduisant telles des machines et ne se souciant pas de la bonne compréhension de leur interprétation. Au contraire nous contrôlons constamment la bonne réception de notre production linguistique et éventuellement nous pouvons ralentir le rythme, choisir d’autres signes envisager d’autres stratégies de traduction…
L’argument linguistique m’apparaît donc aberrant.
Mais la différence entre interprète et interface ne se limite pas à ces deux représentations, elle se retrouve aussi dans leur fonction, leur rôle respectif. L’interprète, comme le stipule le code déontologique établi par l’Afils, traduit fidèlement l’intégralité des échanges et est soumis au secret professionnel (article 1-2-3).
En revanche pour les interfaces en communication, leur mission va au-delà d’une simple médiation linguistique puisqu’ils doivent aussi expliquer, assister, orienter la personne sourde « égarée » dans le monde des entendants.
Mais leur référence professionnelle reste paradoxalement celle des interprètes et ils sont d’abord envoyés pour faire de l’interprétation (mais rarement ils précisent d’eux-mêmes qu’ils ne sont pas interprètes ou ils n’expliquent pas non plus les différences entre leurs activités et le métier reconnu d’interprète) ce qui brouille la particularité de leur positionnement d’autant que leur niveau de langue reste très aléatoire et que celui-ci n’est jamais évalué.
Ceci expliquent que les usagers (sourds ou entendants) non sensibilisés à ce débat constatent par eux-mêmes un problème de compétence et/ou de positionnement de ces intervenants interfaces. Par exemple l’intervention d’un interface alors qu’un interprète est attendu peut compliquer voire compromettre les relations engagées.
L’auditoire n’a en effet pas toujours les moyens d’identifier d’où vient le décalage ou le faible niveau de prise de parole de l’usager sourd, ni de remarquer que tout n’est pas traduit.
Cela peut également empêcher une personne sourde de se présenter comme acteur autonome et interlocuteur à part entière parce que c’est l’interface qui sera souvent l’interlocuteur privilégié pour diverses discussions touchant par exemple à la nature des besoins, à l’organisation de l’accessibilité de la formation ou du poste de travail.
Il est donc crucial de souligner le caractère très problématique du cumul des tâches endossés par ces interfaces. Il n’est en effet pas possible d’interpréter de manière neutre et fidèle (ainsi que l’exige le code déontologique des interprètes en langue des signes) et d’apporter en même temps une aide qui consiste à sélectionner les informations les plus importantes, à reformuler ou expliquer ce qui est dit par les uns et les autres et à donner des conseils. Ce sont deux approches non compatibles en simultanée.
De même il est difficile de respecter la prise de parole des usagers sourds si un intervenant est successivement celui qui traduit tant bien que mal, qui apporte des informations contextuelles ou culturelles et qui analyse les besoins en accompagnement. Le cumul de ces fonctions dans le temps place l’interface de communication comme étant l’interlocuteur principal, avant la personne sourde elle-même.
En outre, cette position lui donne un pouvoir considérable sur cette dernière et sur son parcours.
Face à cette position inconfortable ou abusive, certains interfaces qui en ont conscience cherchent à se spécialiser notamment auprès de personnes âgées devenues sourdes ou des personnes sourdes ne connaissant pas la langue des signes française (en raison de son interdiction durant 100 ans).
D’autres tentent d’obtenir un diplôme d’interprètes.
Enfin quelques uns essayent de s’investir dans un type d’activité spécifique : soit dans l’accompagnement en amont avec des usagers sourds pouvant ensuite faire leurs démarches seuls ou avec un interprète, soit dans les formations de sensibilisation à la surdité, soit dans l’évaluation des besoins et de son suivi avec l’enseignant ou le responsable du site professionnel. Néanmoins comme avec l’argument « social », ces activités relèvent de professions déjà établies.
Il est d’ailleurs surprenant que de telles improvisations et apprentissages sur le tas (car je le répète il n’existe à ce jour aucune formation diplômante pour « devenir » interface) soient possibles, simplement parce qu’il s’agit de prestations d’accompagnement d’un public sourd.
En revanche, les formations à ces métiers ne prennent peut être pas assez en compte l’importance et l’existence de ces besoins spécifiques liés à la surdité et gagneraient certainement à s’ouvrir à un public sourd.
Malheureusement on note aujourd’hui que ces spécialisations professionnelles ne sont pas recherchées et c’est plutôt ce cumul des tâches qui est encouragé.
A l’instar de la tendance actuelle au sein de l’Éducation Nationale à transformer en « interprètes d’appoint » les auxiliaires de vie scolaire (AVS) ou les enseignants bilingues en agent d’intégration, les nouveaux professionnels recherchés sont des intervenants « tout en un », professeur, psychologue, assistant social, éducateur, agent d’accueil, agent administratif, médiateur de justice… Dans le milieu des interprètes on les surnomme « les interfaces couteaux-suisse ».
Leur existence (que je regrette vous l’aurez compris) est d’abord liée à un manque de connaissances à la fois des besoins et des capacités d’initiatives de la communauté sourde et des conditions pratiques de leur accompagnement et à une méconnaissance du rôle, des compétences particulières et des devoirs d’un interprète professionnel.
C’est d’ailleurs l’un des buts ce blog : parvenir justement à réduire ces incompréhensions sur ce métier encore peu connu.
J’attends maintenant avec impatience les arguments de « mes amis » interfaces qui souhaiteraient justifier leurs activités et/ou nous expliquer la nécessité de leur existence…
PS : ce billet est largement influencé par les recherches menées par Sophie Dalle-Nazebi, sociologue travaillant notamment à Websourd.
PS 2 : pour illustrer mon propos voici 2 exemples provenant d’un même journal régional, le Journal de Saône-et-Loire
1/ Une situation claire, à savoir une secrétaire médicale bilingue français/LSF, donc une professionnelle ayant en plus une compétence en langue des signes : http://bit.ly/secretairelsf
2/ Une situation beaucoup plus floue avec une personne se présentant comme « médiatrice-interprète » : http://bit.ly/mediatricelsf
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Bonjour,
D’abord, bravo pour votre article que je trouve très bien fait. Sur le fond, je suis tout à fait d’accord avec vous. Mais petite rectification : La personne « médiatrice-interprète » dont vous parlez à la fin de votre article (Louhans) est une personne diplômée interprète en LSF. Je ne voudrais pas parler à la place de cette professionnelle (qui s’avère particulièrement compétente en tant qu’interprète) mais je lui ferai part de votre écrit si elle souhaite vous répondre. A ce jour, elle ne travaille plus à Louhans. Attention donc de ne pas affirmer des choses que vous n’avez visiblement pas vérifiées. (« qui bien sur n’a aucun diplôme en interprétation »). Cordialement.
Kevin THOMAS
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Bonjour,
Vous avez raison, cette personne est effectivement diplômée (Paris 3 Esit) donc je rectifie immédiatement mon erreur et je m’en excuse. En fait son nom n’apparaissait pas sur l’annuaire de l’Afils (afils.fr) et surtout je continue à m’interroger : comment peut-on être en même temps médiatrice et interprète ? Comme je l’explique dans ce billet cela me semble impossible. A moins qu’elle ne soit parfois médiatrice, parfois interprète. Mais cela doit être extrêmement confus pour les personnes avec (ou pour) qui elle travaille. Ainsi certains jours elle pourrait conseiller, donner son avis et à d’autres moment, elle devrait rester neutre, ne pas intervenir et traduire fidèlement tous les propos. C’est une posture qui me semble étrange et source de malentendus.
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Bonsoir,
Peu de choses à ajouter à cette présentation dont je corrobore les arguments.
Pour ma part, en tant que gérant d’un service d’interprètes, je refuse désormais d’entendre parler d’interface dans la mesure où cette appellation ne renvoi à aucun statut clair et défini et surtout aucune formation. Chacun y va de sa représentation tant et si bien que ça ne signifie rien.
Néanmoins, les présentations qui sont le plus souvent esquissées font état de ce que j’appellerais moi un « super-interprète » puisqu’au-delà de la fonction d’interprète, le professionnel est censé reformuler, accompagner et par conséquent profiter d’une certaine maîtrise de ses domaines d’intervention.
En toute logique, un super-interprète serait censé bénéficier d’une « super-formation » APRÈS avoir décroché un diplôme d’interprète en bonne et due forme. Or rien de tout cela n’existe à l’heure actuelle.
Bref. J’ai parcouru les argumentaires des interfaces, lesquels me laissent dubitatifs tant ils font état d’une désinformation dramatique quant aux besoins et aux solutions qui pourraient profiter aux personnes sourdes en France. C’est d’autant plus inquiétant que si ces personnes qui sont au quotidien sur le même terrain que fréquente les interprètes ne sont pas capable de comprendre les vrais enjeux, quand et comment allons-nous pouvoir les faire intégrer aux responsables d’entreprises et aux politiques qui n’envisagent eux cette population et ses difficultés que d’un oeil bien lointain ?
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Bonsoir,
Effectivement, il faut le reconnaitre un interprète fraichement diplômé est loin d’avoir le niveau nécessaire pour intervenir sur toutes les situations. Néanmoins ce diplôme garantit une qualification minimum et une bonne connaissance et appropriation du code déontologique. Puis au fil des vacations ses compétences vont se développer surtout s’il travaille parfois, en binôme avec des collègues plus expérimentés qui pourront lui donner de précieux conseils.
Enfin certaines formations organisent de courtes sessions de formations autour d’un thème précis. Par exemple Lille 3 propose du 02 au 06 juillet 2012 une formation autour de l’interprétation en milieu médical. Cette semaine sera animée par Carole Gutman interprète qui intervient essentiellement en région PACA.
http://www.univ-lille3.fr/fr/fcep/stages-professionnels/
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bonjour , c’est moi l’ex médiatrice interprète dont traite l’article mis en lien..oui oui je faisais médiatrice un jour et interprète un autre jour. L’un n’allant pas avec l’autre. Le poste était ainsi fait. j’ai tenter de le faire évoluer en vain…donc je suis partie pour un poste d’interprète.Il est effectivement impossible de tenir les deux missions surtout avec un même public.
Ce que je peux dire de cette expérience toutefois très enrichissante: j’ai pu amener bon nombre d’usagers sourds isolés, très dépendants de leur famille entendante et (ou) méconnaissant l’usage de l’interprète…à faire des démarches d’abord en co-pilotage avec la médiatrice et en collaboration avec le professionnel adapté à la demande (assistant social, éducateur, agent d’un service administrateur..), vers des rendez vous en autonomie avec l’interprète. Il me semble que pour certains l’appel à une médiatrice peut être un bon moyen d’aller vers la connaissance du fonctionnement des administrations et d’oser faire par soi même,… et donc d’aller vers l’autonomie. J’ai commencé avec une majorité de demande de médiation pour finir par 90% de demande d’interprétation en quelques mois. Bien entendu cela peut fonctionner à la condition que la personne accompagnant ne soit pas dans le « faire à la place » ni dans la toute puissance.
N’oublions pas tout de même que le métier de médiatrice existe avec un diplôme pour les entendants…c’est qu’il y a un besoin réel.
Pour revenir sur l’argument « social »je suis assez d’accord mais dans les faits et à l’heure actuelle il n’y a pas de professionnels sourds embauchés (ou très peu) dans des départements plus ruraux. Quand à l’idée de former des professionnels déjà existant je rencontre souvent des assistantes sociales, agents d’accueil, agents CAF, des policiers, des infirmières … qui veulent se former ou se forment déjà à la lsf mais ce personnel tourne , les usagers sourds sont en fin de compte rares aux guichets…bref il semble qu’a court terme ça ne peut pas fonctionner même si ce serait une réponse idéale. Le mieux que rien ne devrait pas être une réponse à ces besoins mais que faire dans l’immédiat? C’est hélas là que le problème prend sa source.
Quand à l’argument « linguistique » là je suis totalement d’accord. Un intervenant faible en langue des signes ne peut pas faire du bon boulot. Dans ma pratique j’ai pu voir à quel point le travail de médiatrice exigeait un niveau de langue et une connaissance de la culture et des problématiques pi sourd très pointus car cela demande une adaptation, une reformulation… beaucoup plus précise, iconique….c’est pour cette raison qu’une formation interface serait fort nécessaire….
Une pensée tout de même à ces quelques interfaces non diplômées qui ont un très bon niveau et une réflexion très professionnelle de leur interventions.
En tout cas j’espère avoir éclaircie les choses me concernant et fait par là même un peu avancer le débat.
Débat très intéressant , merci de cet écrit et de ces échanges.
corinne F
interprète LSF/fr diplômée depuis 2004 à un poste d’interprète dans un service d’interprète et soulagée de n’être qu’interprète.
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Bonjour Corinne,
Merci beaucoup pour ce témoignage qui souligne bien la difficulté de positionnement des interprètes par rapport à la communauté sourde (particulièrement en province je pense). Effectivement,on le constate tous les jours, d’un coté il y a la théorie il y a la théorie et de l’autre la réalité du terrain.
Néanmoins comme vous le soulignez, cette double casquette (interprète/médiatrice) est difficilement tenable sur le long terme la seule solution étant alors que des professionnels (éducateur, assistant social,infirmier…) sourds ou entendants acquièrent une réelle compétence en LSF.
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Bonsoir,
Je parle en Tant qu’interprète LSF, et je voudrai juste remettre les choses un peu dans leur contexte. Nous trouverons beaucoup d’interprètes diplômés en colère qui souvent se sentent menacés par la montée grandissante des interfaces de communication. On criera sur tout les toits qu’ils ne sont pas professionnels, que ce n’est pas un métier, et que c’est une injustice que certains sourds préfèrent de loin faire appel à eux. (Evidemment ils n’ont pas de bac+5 eux !) Je tiens vraiment à dire que l’interface exerce un métier dont on a besoin ! N’oublions pas que les sourds tout comme les entendants peuvent avoir beaucoup de difficultés avec l’administratif, donc quitte à faire appel à une personne extérieur autant faire d’une pierre deux coups. Même si cela doit en gêner certains. D’autre part, l’interface de communication existait bien avant que soit créer le diplôme d’interprète. Le sourd y est donc naturellement plus habitué, (s’il tombe sur un bon). Un enfant entendant de parents sourds, saura gérer le français aussi bien que la LSF (et non le français signé), et en tant qu’interface coûtera bien moins cher. Qu’on se le dise. On n’a nullement besoin d’un interprète diplômé bac+5 pour un rendez-vous scolaire, à la mairie ou au pôle emploi. Ce que demande le sourd généralement dans ces cas là, c’est de la traduction et de l’explication. (La LSF raffinée et bien structurée pour le coup il s’en contrefiche). L’Interface y trouve donc sa place. (A mon avis). Dans les réunions plus techniques, professionnelles, assemblée ou de vie privée comme chez le médecin, qui demande un vocabulaire précis et un engagement de neutralité et de confidentialité juridique pour ainsi dire oui il n’y a aucune hésitation, on penche tout naturellement vers l’interprète. Ma femme étant sourde de naissance, on en a longuement discuté et il ne fait aucune doute pour elle que sans l’interface auquel elle a recourt régulièrement, tout serait beaucoup plus compliqué!! (sans parler des encombrements liés au solution proposée ci-dessus). Pour un simple rendez-vous il faudrait la présence d’un interprète diplômé qui traduit, d’un interface qui explique parce que l’interprète n’en a pas le droit, du tiers que l’on vient voir et bien évidemment de la personne sourde. Tout ça pourquoi?? le confort du demandeur? non, simplement parce que l’interprète considère que seul son bac+5 est a même de communiquer clairement. Mais rassurons nous, pour les choses plus complexes, elle a aussi un interprète. Il n’y a pas nécessité d’une quelconque guerre de pouvoir, ou besoin d’étaler le contenu de ses formations quand on est « professionnel ». Si la tâche est trop ardue, l’interface saura le reconnaître et réorienter la demande. Les associations qui emploi interfaces et interprètes savent en général très bien faire la part des choses et envoyer le bon « professionnel » et j’utilise ce terme volontairement car ils ne sont pas recrutés comme à Macdo ! Je voudrai aussi souligner le fait que le diplôme d’interprète « assure » les compétences d’une personnes et expose noir sur blanc ce qu’elle est en mesure de faire. Mais cela ne signifie pas qu’elle est la seule à savoir manier la langue française ou la lsf à un haut niveau. Certains interfaces exerce depuis bons nombres d’années au côté de toutes sortes de professionnels et ont un niveau de langue très enviable sans pour autant être attiré par la profession d’interprète. Alors laissons les sourds choisirent en fonction de leur besoin et de leur envie. Il y a bien assez à faire pour tout le monde!
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Merci Mr Adam pour ce message qui dit ‘tout ou, dumoins beaucoup’ sur les Interfaces. (d’ailleurs, on leur demande un BAC +3)
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adam, tu fais plaisir,au moin toi tu sais de quoi tu parles!!
et tu as gardé une ouverture d’esprit qui rechauffe par ces temps d’intolérance!
cordialement, dnech.
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Pour un simple rendez-vous comme vous dites Adam, les enjeux peuvent être aussi importants que pour des réunions d’entreprises ou autres ! Les situations de liaison ont leurs complexités, et il est important dans ces moments là d’être face à des professionnels. Plusieurs commentaires affirment que les interfaces ne prennent pas la place du sourd, et ne répondent pas à leur place. C’est possible, mais dans ce cas, s’ils réexpliquent, conseillent, ils prennent la place de l’entendant ! « Pour un rendez-vous scolaire, à la mairie ou au pôle emploi » dans chacune de ces situations les personnes sourdes rencontrent des professionnels, professeurs, agents municipaux, conseillers.. Si la personne sourde ne comprend pas, pourquoi ne laisserions-nous pas ce professionnel reformuler, réexpliquer ? Au lieu d’estimer pouvoir le remplacer.
Jongler entre la casquette d’interprète et de conseiller me semble absolument impossible, car dans ce cas là, qui interprète celui qui prend d’un coup le rôle de conseiller ? La communication est alors interrompue pour l’une des parties.
Ce n’est pas de l’intolérance, c’est une revendication de notre tolérance face aux personnes sourdes, autonomes et dont nous souhaitons qu’elles soient considérées à leur juste valeur.
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Bonsoir voila aide soignante et auxiliaire de puericulture je souhaite apprendre la langue des signes pour pouvoir aider les patients a comprendre les soins pouvez vous m orienter vers une formation prise en charge par mon employeur je suis interprete de ma langue maternelle l ukrainien et j aimerais tellement savoir exercer cette langue mais pas faire n importe quoi non plus . Merci pour vos conseils et votre aide . Laura
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