L’entrée est située au 33, quai d’Orsay. A l’accueil on vous remet un badge personnalisé puis il faut franchir les habituels portillons de sécurité.
Ensuite on s’engage dans un labyrinthe, mélange de couloirs, d’escaliers, de salons dorés, de salle des pas perdus, ornementé de dorures, lambris, lustres somptueux… pour finalement rejoindre une petite pièce triste, située au sous-sol, bien éloignée de l’hémicycle.
C’est pourtant ici qu’il faudra travailler, fidèlement traduire les propos des uns et des autres, que nous serons filmés pour apparaître, minuscules dans un médaillon en bas à droite de l’écran.
La pièce aux murs blancs fait 2 mètres sur 3. Des projecteurs l’inondent d’une lumière blanche, crue. Sur le sol un repère en forme de U élargi. C’est là qu’il faudra tout à l’heure se placer. A deux mètres de cette marque, devant, est installé un poste de télévision et légèrement au dessus la caméra de télévision, oeil unique symbolisant la communauté sourde qui attend avec inquiétude l’ouverture de la séance.
Et oui, l’interprétation des débats à l’Assemblée nationale s’effectue à partir du signal télévisé, on pourrait la faire de chez soi si on avait le matériel approprié.
On révise quelques signes (en l’occurrence « dépistage précoce de la surdité »), on s’entraîne avec son collègue à effectuer des relais très rapides, on se prépare pour la 1ère phrase (quelques chose du genre « mes chers collègues la séance est ouverte ») on repère rapidement les limites de son champ de signation imposées par le médaillon et on patiente (les battements du coeur s’accélérants) tandis que le cadreur décompte 1mn… 30s… 3 2 1 antenne !
Cliquez sur l’image pour voir un extrait des débats traduits en LSF :
Sinon, vous également pouvez visionner (durant 3 mois) l’intégralité des débats traduits en LSF ici :